Giugaro : La naissance d’un phénomène !
Né en 1938 dans une famille de peintre, Giorgetto Giugiaro est prédisposé à devenir un styliste de renom. En 1955, Dante Giacosa, directeur technique de Fiat, repère son travail dans le cadre d’une exposition de travaux d’étudiants. Giugiaro, alors âgé de 17 ans, intègre le centre de style Fiat pour y effectuer son apprentissage. Il comprend vite qu’il lui faudra de longues années avant d’accéder à ce qu’il aspire : dessiner des voitures.
Un phénomène que les plus grands noms du design automobile s’arrachent
Talentueux, il attire l’attention de Nuccio Bertone en 1959, et devient dans la foulée le patron du style chez le célèbre carrossier. Giorgetto Giugiaro a 21 ans et remplace Franco Scaglione. Sa première création est le coupé Gordon Keeble GT lancé en 1960 et qui ne sera produit qu’à 99 exemplaires. Mais la liste des voitures dessinées par Giugiaro pour le compte de Bertone s’étoffe rapidement : coupé Alfa Romeo 2000 GT, BMW 3200 CS, Iso Rivolta GT, coupé Simca 1000, Alfa Romeo Giulia GT, Fiat 850 Spider.
Nombre de ces véhicules sont maintenant des incontournables pour tout amateur de véhicules de collection.
En 1965, Gaspardo Moro, directeur général du carrossier Ghia, débauche Giugiaro, ce qui n’est guère apprécié par Nuccio Bertone. La Maserati Ghibli, dévoilée au salon de Turin 1966, est issue de cette nouvelle collaboration. Ghia ambitionne alors de créer une symbiose avec Maserati, similaire à celle existante entre Pininfarina et Ferrari. Mais le projet tourne court, Ghia étant racheté en 1967 par l’argentin De Tomaso, qui impose ses vues sur le style, une situation totalement insupportable pour Giugiaro qui quitte alors Ghia.
La fondation du studio Ital Design
En 1968, Giugiaro, associé à Aldo Mantovani, crée la société SIRP (Studi Industriali Realisazzione Prototipi Spa), qui adopte rapidement la dénomination d’Ital Design. À la différence des autres carrossiers italiens, Giugiaro ne s’encombre pas d’usines pour faire de la sous-traitance de modèles de niche pour les grands constructeurs automobiles. Il préfère rester concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : dessiner et concevoir des voitures.
L’activité démarre avec la réalisation de prototypes spectaculaires exposés au cours des différents salons automobiles européens et réalisés sur la base d’automobiles existantes, tels que la Bizzarrini Manta, l’Alfa Romeo Iguana, la Volkswagen-Porsche Tapiro, ou encore la Maserati Boomerang. En 1969, il réalise un projet de mini-voiture pour le japonais Suzuki. Puis plusieurs voitures de sport sont créées : la Maserati Bora en 1971, et sa variante plus sage, la Merak en 1972, suivie par la Lotus Esprit en 1976 et la BMW M1 en 1978.
Une référence parmi les grands constructeurs
À la différence de Nuccio Bertone et de Sergio Pininfarina, Giorgetto Giugaro reste un créateur. À partir des années 1970, il devient vraiment prolixe en la matière en signant des best-sellers pour des constructeurs de toute nationalité. Son premier gros contrat concerne le dessin et l’industrialisation de l’Alfa Romeo Alfasud, une berline compacte lancée en 1971.
Plusieurs commandes du groupe Volkswagen suivent, pour lequel Ital Design signe plusieurs best-sellers majeurs : la Golf I de 1974, mais aussi le premier coupé Scirocco en 1974, la première Passat en 1973 et la seconde génération de l’Audi 80 lancée en 1978. Même le constructeur coréen Hyundai est séduit par le maître italien à qui il confie la réalisation de sa première voiture originale : la Pony, lancée en 1974. Indéniablement ces véhicules « anciens » sont devenus inoubliables.
Giugaro et son agence Ital Design sont brillamment lancés et semble faire l’unanimité auprès des constructeurs à travers les dessins qu’ils leurs proposent. Le conte de fée va t-il se poursuivre ? La suite est disponible en deuxième partie…
Les collectionneurs de véhicules anciens n’ont pas fini de suivre l’actualité de Giugaro :)
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A suivre …