Les voitures sont-elles de plus en plus cher ? Oui mais…
Depuis deux ans, nous voyons ressurgir le spectre de l’inflation qui n’épargne aucun aspect de la vie courante, y compris les voitures que beaucoup utilisent au quotidien.
Rappelons tout d’abord ce qu’est l’inflation. On assimile souvent l’inflation à l’évolution positive de l’indice général des prix à la consommation qui n’est, en fait, qu’une conséquence de ladite inflation. En effet, cette dernière correspond à une décorrélation entre l’augmentation de la masse monétaire et la croissance de la production de biens et services, c’est-à-dire de richesses ou de revenus, qui entraîne alors une perte de valeur de la monnaie. Ainsi, une hausse supérieure de la masse monétaire à l’ensemble des revenus provoque des tensions sur les marchés étant donné qu’il y a plus d’argent en circulation alors même que la quantité de biens disponibles reste similaire voire diminue. La conséquence est que les prix se mettent à monter de manière plus ou moins excessive en fonction du déséquilibre entre l’offre et la demande jusqu’à résorption de l’excès de monnaie créée.
Nous allons maintenant analyser sur de longues périodes l’évolution du pouvoir d’achat automobile en comparant chaque fois deux modèles d’un constructeur au positionnement similaire sur le marché.
Les petites voitures
Au travers des exemples exposés, on remarque que les petites voitures d’aujourd’hui nécessitent moins de mois de revenu que leurs aïeules, tandis que les prestations offertes ont nettement progressé aussi bien en matière de sécurité que de performances et d’équipement. Les progrès relatifs à la consommation de carburant sont cependant plus limités compte tenu du fait que la meilleure efficience des moteurs a tout juste compensé la forte augmentation du poids.
Les voitures de moyenne gamme
Dans cette catégorie, le pouvoir d’achat automobile a évolué différemment suivant les marques. Citroën et Renault en offrent plus pour moins cher, tandis que les hausses sont importantes chez Peugeot et Volkswagen. À la différence des petites, on note une consommation en progrès y compris pour l’exemple retenu chez Citroën où nous avons choisi de comparer une berline à un SUV.
Les voitures haut de gamme
Dans le segment des voitures haut de gamme, Peugeot réussit à maintenir un pouvoir d’achat similaire à celui d’il y 40 ans, tandis que la hausse apparaît raisonnable chez Mercedes compte tenu des progrès réalisés. Chez Citroën, dont le haut de gamme est désormais vendu sous la marque DS, et Range Rover, les hausses de prix sont tout bonnement spectaculaires. D’un côté, la DS des années 1950 à 1970, fleuron technologique en matière de grande routière et fabriquée en France, a cédé la place à une berline haut de gamme partageant ses dessous avec la Peugeot 508, produite en Chine et vendue à un tarif clairement exagéré. De l’autre côté, l’ancêtre des 4×4 de luxe s’est mué en un engin ultra sophistiqué et raffiné au prix devenu stratosphérique.
Exemple de BMW
Nous terminerons cet article par un dernier exemple qui compare une BMW Série 7 de 1983 avec une BMW Série 3 actuelle, la sélection se portant dans les deux cas sur la variante la plus haut de gamme de chaque modèle.
Ces deux voitures appartiennent à des segments totalement distincts, la Série 3 étant une berline moyenne supérieure et la Série 7 une berline de luxe. Pourtant, à 40 ans d’intervalle, les prestations ont évolué de telle manière que la M340i d’aujourd’hui en donne plus que la 745i d’hier pour un tarif moindre et avec une consommation bien plus mesurée.
En conclusion
L’ensemble de cette analyse montre qu’il convient de se garder de toute conclusion hâtive concernant le pouvoir d’achat automobile au vu des quelques cas illustrés.
A suivre …
Sources :
- Les caractéristiques et prix des voitures proviennent des annuels recensant les voitures disponibles sur le marché français et publiés par la presse automobile
- Conversion de la monnaie constante en euros constants réalisée en utilisant l’outil mis à disposition par l’INSEE (https://www.insee.fr/fr/information/2417794)
- Revenu médian : données compilées à partir de plusieurs études publiées par l’INSEE. Pour rappel, le revenu médian correspond au seuil qui partage équitablement la population, c’est-à-dire que la moitié des ménages gagne moins et que l’autre moitié gagne plus.
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