Après la sortie des Dauphine Gordini, R8 Gordini, R12 Gordini et R17 Gordini, Renault s’attelle au milieu des années 1970 à développer une voiture sportive dérivée d’un de ses modèles, et c’est à cet effet la Renault 5 qui est choisie pour relever ce défi. Il y avait bien eu les LS et TS en 1974 et 1975, mais la marque au losange voyait les choses encore plus en grand et souhaitait une version encore plus agressive : c’est chose faite en 1976, lorsque naît la Renault 5 « Alpine » !
Culasse en alliage léger, cylindrée portée à 1397cm3 et puissance à 93 chevaux, boîte de vitesse de R16 TX : la mécanique est chahutée pour donner de l’énergie à l’engin, qui avale le 1000m départ arrêté en à peine 33 secondes ! L’extérieur a également droit à son lot de changements qui relèvent quelque peu son agressivité : un bouclier noir mat, des jantes d’Alpine A310, et d’élégantes bandes décoratives frappées d’un logo « A5 », de couleur contrastée par rapport à la teinte de la carrosserie. L’intérieur toutefois n’évolue que très peu par rapport à sa petite sœur TS, hormis l’adoption d’un élégant volant à trois branches Motolita, et de quelques couches de chrome et de cuir ici et là.
Mais au fait, pourquoi Renault 5 « Alpine » et non pas « Gordini » comme la majorité des versions sportives des modèles Renault ? Tout simplement parce que cette voiture a été assemblée dans les ateliers d’Alpine à Dieppe, sur des châssis expédiés par l’usine Renault de Flins, et non pas à Viry-Châtillon dans l’usine Gordini. Pourtant, une R5 Gordini a bien existé… de l’autre côté de la Manche ! En effet Renault n’a pas eu le droit de commercialiser sa 5 Alpine sous cette appellation au Royaume-Uni, car le mot Alpine était déposé par le constructeur britannique Chrysler/Rootes, et utilisée par la Sunbeam Alpine ! Après cinq ans de carrière et plus de 70 000 exemplaires produits, la Renault 5 Alpine est remplacée en 1981 par sa version turbocompressée, la 5 Alpine Turbo.